Halo 3 pour sauver Microsoft

Est ce que Master chief va permettre de rentabiliser la division Xbox 360...
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La mission du personnage central de la série de jeux vidéo "Halo",
qu'incarne le joueur, est de sauver l'humanité d'une armée
d'extraterrestres. Et comme si cela ne suffisait pas pour un seul
homme, il doit aussi venir à la rescousse de la division jeu vidéo de
Microsoft.









"Halo 3" sera commercialisé mardi et Microsoft, son éditeur, espère que
ses ventes dépasseront celles du deuxième épisode, qui avaient atteint
125 millions de dollars (89 millions d'euros) le seul jour de sa
sortie. Le géant de Redmond estime que la sortie du troisième épisode
sera la plus importante de l'histoire du jeu vidéo.



Les deux premiers épisodes de "Halo"", vendus plus de 50 dollars
l'unité, se sont écoulés à 14,8 millions d'exemplaires au total. En
plus d'être rentable, "Halo" a largement contribué à hisser la XBox au
rang de console incontournable pour de nombreux joueurs.



L'année 2007 est cruciale pour la division jeu de Microsoft, qui a déjà
perdu cinq milliards de dollars depuis son arrivée sur le marché des
consoles de jeu en 2001, avec pour ambition d'endiguer le succès de la
PlayStation de Sony.



La Xbox 360, qui succède à la Xbox, a profité d'une arrivée précoce sur
le marché des consoles nouvelle génération, un avant avant ses
concurrentes, la PlayStation 3 de Sony et la très populaire Wii de
Nintendo. Ainsi, elle s'est déjà écoulée à 11,6 millions d'exemplaires.



"C'est certainement un jeu crucial pour Microsoft s'il veut conserver
l'avance prise sur Sony avec la XBox 360", explique Alan Davis,
analyste chez D.A. Davidson & Co.



D'autant que pour jouer à "Halo 3", un jeu de tir subjectif qui raconte
la guerre entre deux factions, il faut posséder une Xbox 360, Microsoft
ayant conçu le logiciel pour cette seule console.



L'ENJEU DU GRAND PUBLIC



Selon les prévisions de Microsoft, sa division Divertissement et
matériels, qui comprend la XBox et le baladeur numérique Zune, devrait
atteindre la rentabilité sur l'exercice fiscal en cours, qui s'achèvera
fin juin 2008, après une perte de 1,9 milliards de dollars l'année
dernière.



Le chiffre d'affaires de la branche devrait augmenter de 10 à 19% cette
année. Sur l'exercice clos en juin dernier, ses ventes ont atteint 6,08
milliards de dollars, soit 12% du CA global de Microsoft, qui s'est
élevé à 51 milliards de dollars.



Comme la plupart des fabricants de consoles, Microsoft vend à perte sa
XBox 360, son objectif étant de compenser cette perte avec les marges
des ventes de logiciels. Ce modèle économique est accepté par les
investisseurs mais Microsoft néanmoins surpris le marché cet été en
faisant état d'une perte nette sur l'exercice fiscal 2007, imputable à
des coûts exceptionnels de 1,06 milliard destinés à réparer des défauts
de la XBox 360.



Ce résultat décevant a fourni des arguments aux investisseurs qui
estiment que Microsoft doit sortir de l'activité grand public, qui
comprend des produits comme le Zune et XBox, et se concentrer sur son
coeur d'activité - très rentable- de logiciels, comme le système
d'exploitation Windows et la suite bureautique Office.



Microsoft oppose à ces arguments le fait que la XBox 360 est au coeur
de sa stratégie de "connected entertainment", littéralement "loisir en
réseau", visant à offrir aux consommateurs les moyens de choisir où,
quand et avec quel support consommer un média.



"Le marché n'est jamais patient par principe et il n'est pas
spécialement patient avec Microsoft sur ce point", constate l'analyste
du Morningstar Toan Tran. "Le fait de dégager enfin du profit va
constituer une étape importante pour la division jeu."



"Halo 3" peut d'autant plus amélioration les résultats de Microsoft
qu'il a été développé par les propres studios de création du groupe, et
non par un autre éditeur, comme Electronic Arts.



La firme de Redmond dégage généralement 10 à 12 dollars de marge sur
les jeux d'éditeurs tiers mais les jeux développés en interne, comme
"Halo 3" et "Gears of War", sorti l'année dernière, sont beaucoup plus
rentables.



En Bourse, l'action Microsoft a perdu 16% de sa valeur depuis le
lancement de la Xbox en 2001. Sur la même période, l'indice Nasdaq, à
forte composante technologique, a pris 40%.